Pour sortir du piège d’une recherche inscrite à l’intérieur du paradigme de l’intégration, nous avons décidé de lier étroitement notre enquête aux dimensions universelles de la société française et de nous pencher sur les facteurs contextuels – socio-économiques comme historiques – qui sous-tendent l’articulation particulière des tensions qui ont éclaté en octobre et novembre 2005.
Or, les révoltes sociales de cet automne-là remettent en question les organisations sociales locales. C’est pourquoi, questionner cet événement, c’est finalement questionner les réalités sociales à l’idéal proclamé par la société française. Toute une série d’interrogations fonde notre problématique : Comment les observateurs locaux ont rendu compte de ces « émeutes » ? Et est-il possible de dépasser la dimension ethnique pour analyser cet événement ? Il est également intéressant d’analyser les discours des différents acteurs sociaux : comment expliquer ces passages à la violence ? Est-ce que les troubles de cet automne-là avaient dépassé la dimension protestataire des situations ressenties par les acteurs (discrimination, ségrégation spatiale, etc.) pour exprimer une revendication politique ? Et est-ce qu’en dépit des singularités locales, ces révoltes constituent un phénomène qui réinterprète l’action collective ?